Alastor Cerberus 屮 Just acting like we're animals

Intelligent - Loyal - Habile - Féroce - Vif - Charismatique - Gourmand - Agressif - Rancunier

Nom du Pouvoir : Métamorphose
Description : Cerbère peut reprendre son apparence originelle de chien polycéphale. Ses crocs et ses griffes sont des armes redoutables qui empoisonnent leurs victimes.
Faiblesse : Gourmand, son appétence pour la nourriture peut l'inciter à baisser sa vigilance. Il ne pourra résister à un met succulent, ou à s'endormir s'il entend les notes d'une lyre.

Nom du Pouvoir : Peur mortelle (bloqué)
Description : Cerbère est capable de s'introduire dans l'esprit de quelqu'un afin de lui faire vivre sa plus terrible peur.
Faiblesse : Demande une grande capacité de concentration, il ne verra pas ce qu'il se passe autour de lui à ce moment là et sera donc vulnérable aux attaques contre lui.

Je suis né à Examinis il y a 55 ans. Ma mère m'a élevé seule, faisant de son mieux pour que je ne manque de rien. Un père vous avez dit ? Inconnu au bataillon, il s'est tiré à ma naissance. J'ai eu une enfance paisible cela dit. Nous ne roulions pas sur l'or et ma mère devait enchaîner les petits boulots, mais nous mangions à notre faim. Et quelle faim ! Ma mère disait toujours que je mangeais comme un ogre. J'étais passionné depuis tout petit par la nourriture, les couleurs, la texture des aliments. Il n'en demeurait pas moins que la viande restait mon met préféré, rouge, saignante, crue. Assez grand pour m'approcher des casseroles, c'était moi qui m'occupait de la cuisine, au plus grand bonheur de ma mère qui rentrait épuisée de ses heures de travail. Elle m'a beaucoup choyé, m'a appris à être indépendant, m'a donné des valeurs. Elle m'a dit de poursuivre mes rêves, et que je deviendrai un chef reconnu. On faisait un tas de trucs ensembles, comme partir en randonnée... Jusqu'au jour où ça a mal tourné.

On l'a kidnappé, pour une sordide histoire de fric. La raison, je ne l'ai su que bien plus tard cela dit. Je n'avais que quinze ans quand on me l'a arraché, et bien évidemment j'ai immédiatement demandé de l'aide aux secours. Après plusieurs jours à attendre, ils n'ont retrouvé que son corps inerte, criblé de balles. La dernière fois que j'ai vu le doux visage de ma mère, c'était sur cette putain de table d'autopsie. A ce moment, mon monde s'est effondré. J'ai juré que je retrouverai le salaud qui lui a fait ça...

J'aurais aimé devenir le grand chef dont rêvait ma mère, mais ma colère et mon désir de vengeance en ont décidé autrement. Je refusais d'aller en famille d'accueil, faire semblant d'être l'enfant de quelqu'un d'autre. Je me suis engagé dans l'armée, au moins eux m'apprendrait quelque chose de constructif : à me battre, à tuer. J'ai fais mes armes pendant quelques années, loyal, bon soldat. Et puis, il y avait cette voix dans ma tête qui n'arrêtait pas de me dire de le retrouver, l'assassin de ma mère. Alors on m'a branché avec un groupe de mercenaires, qui eux m'ont montré tous les coups qu'on peut apprendre à mettre sous la ceinture. A force de fréquenter ces types, mon carnet d'adresses s'est considérablement étoffé, même si ce n'était pas forcément dans le bon sens. Mais ça m'a permis de le retrouver, lui, cet enfoiré qui m'avait pris la personne la plus importante du monde à mes yeux. Je ne lui ai pas fait de cadeaux. Il est mort dans d'atroces souffrances. Oeil pour oeil...

Ma mission était terminée. Ce qui m'avait animé durant près de dix ans venait d'être clos. Je n'avais plus aucune raison de rester dans l'armée, ni de bosser pour les mercenaires. J'ai décidé de tout quitter, de recommencer une nouvelle vie, au civil. J'ai rencontré Thadeus Tenebris, un homme charismatique, un meneur d'hommes. Je me suis mis à son service, chauffeur, homme de main, confident, garde du corps. Il donnait son ordre, j'obéissais sans poser de questions. Je n'avais pas pour habitude de ressasser le passé, mais il y avait toujours ces voix dans ma tête... Parfois, je croyais entendre le petit garçon, le bon petit garçon que sa mère avait bien élevé. D'autres fois, c'était un démon, un être maléfique qui me poussait à faire des choses horribles. J'étais insensible à la douleur humaine, je n'avais plus de coeur, je n'avais plus de souffrance. Je n'étais qu'un pion sur l'échiquier de Thadeus, et je m'en contentais très bien. J'ai voulu comprendre ce qui m'arrivait, et j'ai pris des cours de psychologie. Je n'ai pas trouvé de réponses à mes questions, ma condition ne ressemblait à rien de connu. Ce n'était pas de la schizophrénie clinique, les voix ne prenaient pas le contrôle, mais elles étaient là. Tout le temps. J'ai fini par les apprivoiser, accepter qu'elles fassent parti de moi, de mon quotidien. J'ai ouvert mon cabinet, un petit bureau sans prétention, j'en ai fais ma deuxième activité.

Je n'ai jamais eu de famille, ayant passé ma vie à traquer l'assassin de ma mère. Je n'ai jamais voulu ça pour moi de toutes façons, c'était bien trop douloureux et ça me rappelait mon enfance écourtée. Il y avait pourtant bien une femme qui faisait battre mon coeur, mais que jamais je ne pourrais avoir. Onyx Tenebris, la femme de mon patron. Elle avait quelque chose d'insaisissable, une élégance à toute épreuve et une beauté sombre qui vous mettait à genoux. Je ne m'adressais à elle que par "Madame", pour la saluer ou lui rendre service. Je cultivais la distance, bien trop loyal à Thadeus pour tenter quoique ce soit.

Et puis un jour, une femme m'a interpellé et m'a touché le front avant de disparaître comme elle était apparue. Je suis rentré chez moi, je me suis couché. J'ai cauchemardé toute la nuit, me réveillant en sueur vers quatre heures du matin. Des souvenirs, oui des bribes de souvenirs de ce qui avait jadis été. Je me souvenais à présent. J'étais Cerbère, fils d'Échidna et de Typhon, gardien des enfers, chien à trois têtes. Voilà qui expliquait mon appétit pour la viande... Et ces voix, ces voix par qui je pensais être fou, elles n'étaient que mes deux autres têtes. Elles faisaient bien parties de moi, à part entière. Thadeus, mon maître, celui qui m'avait donné mon rôle de gardien. Il n'était autre qu'Hadès. Nous étions destinés à nous retrouver. Je me rappelais terroriser les morts et les vivants à l'entrée du monde souterrain, je sentais cette férocité aussi certaine que le poison dans mes veines.

Le monde semblait s'éveiller en même temps que moi. Zeus avait repris du service, tandis que les hommes s'étaient réunis en confrérie secrète appelés l'Ordre de la Justice. Des meurtres avaient eu lieu, des créatures, des dieux, des demi-dieux... Thadeus m'a envoyé enquêter sur Aquilonem, qui semblait être la source de ce nouveau phénomène. J'ai découvert qu'ils avaient créé des armes, des armes dérivés de celles des divinités, qu'ils pouvaient désormais utilisés à leur guise pour nous faire plier. Zeus a fondé l'Alliance divine pour les contrer, mais Hadès dans sa rancoeur contre son frère a refusé d'y prendre part. Je restais bien évidemment loyal à mon maître, mais mes têtes n'en pensaient pas moins...

Thadeus semble perturbé en ce moment, il ne rentre plus chez lui. Il est rongé par ses souvenirs, il se méfie de sa femme qui n'est autre que la déesse primordiale de la nuit, qu'il a remplacé sur le trône des enfers. Il a peur qu'elle se venge maintenant que leur passé leur a été révélé. Pourtant, je sais qu'il l'aime, je sais qu'il chérit sa famille. Je ne voulais pas de ce rôle, mais Onyx m'a prit à parti, elle cherche à avoir des informations sur son mari. Je suis devenue une oreille pour ses craintes, un confident, un conseiller lorsque la situation l'exige. Je dois me contenir lorsque je suis à ses côtés, mes sentiments pour elle ne doivent jamais mener à la trahison...